Marguerite Fiorel, 17 ans, jeune soprano de Grenoble (France), se rend à Londres avec son professeur Pierre Kamenev, pour chanter dans Les noces de Figaro. Ils croisent Cannelle Fichin qui arrive en Grande-Bretagne afin d’organiser son mariage avec Matt Dodgson dont la sœur, Justine, créatrice d’une entreprise secrète nommée Brexit romance, a pour objectif de planifier des unions arrangées dans le but d’obtenir des passeports européens. C’est là que Marguerite, très impressionnable, rencontre Cosmo Carraway, un jeune lord anglais, dont les parents font partie de l’extrême droite anglaise.
L'ouvrage se veut un hommage à peine voilé au roman Emma de Jane Austin. Justine, (même le prénom du personnage principal est un mot-valise) jeune femme indépendante, joue les entremetteuses comme « Emma ». Pareil à l’autre héroïne, elle fait passer le bonheur d'autrui avant le sien. Mais la vie n’est pas ainsi… elle réserve bien des surprises et parfois, nos convictions nous empêchent de voir la réalité.
Ce qui ressort de ce roman est le sens de l’humour. En effet il est omniprésent, mais n’allez pas croire qu’il s’agit d’une comédie romantique mièvre. Les thèmes abordés sont multiples et sérieux : la différence des classes, le racisme, l’éducation, la rectitude politique, le Green washing, les droits de la communauté LGBT+, les réseaux sociaux et la montée de la droite politique.
On passe un bon moment en compagnie de ces personnages déjantés qui ont fait la renommée des « feel good movies » anglais : Quatre mariages et un enterrement, love actually ou Notting Hill. L’autrice, Clémentine Beauvais, habite en Angleterre depuis ses 17 ans, traductrice et chercheuse à l’université de York, elle connaît bien les deux pays et utilise les exemples culturels avec doigté.
Il y a parallèlement des irritants dans ce roman. En effet, Justine, 17 ans, dont on essaie de caser avec un homme plus vieux m’a fait sourciller. On voit également venir des confessions à des kilomètres, par exemple la référence au roman d’Emily Brontë Les hauts de hurlevent ou les quiproquos à la Raison et sentiments.
Ce roman est classé jeunesse, mais je doute que les renvois et les sujets soient adaptés : un (e) jeune lecteur/trice québécois (e), ne verrait pas toutes les références.
Sinon, le roman se lit rapidement, c’est un « Jolly rancher » bien sucré et acidulé. Quand on a fini on ne ressent pas nécessairement le besoin d’un prendre un autre, satisfait du premier !
BEAUVAIS, Clémentine. Brexit romance, Paris, Éditions Sarbacane, 2018, 456 pages.
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