Je dois dire que je ne lis pas fréquemment de biographies, mais lorsque j’ai appris dans le podcast Les Anti-Pods de la lutte, diffusé par QUB radio, qu’un texte sur le propriétaire de la WWE venait d’être publié, j’avoue que j’ai été intriguée. C’est ainsi que j’ai découvert la biographie de Vince Kennedy McMahon, The RingMaster and the unmaking of America.
D’entrée de jeu, je dois dire que j’ai appris quelques éléments sur la vie de ce grand « business man ». La première partie du livre, qui est dédié à l’enfance et l’adolescence de McMahon, m’a renversée. En effet, Vince, alors appelé Vinnie Lupton, (nom de son beau-père) a vécu plusieurs agressions au cours de son enfance. Ce n’est qu’à l’adolescence qu’il a connu son père biologique pour qui il a commencé à travailler. Le reste, on le sait...
Outre les faits chronologiques : études, mariage, enfants, achat de la WWF, difficultés financières qui marquent le temps, les autres chapitres m’ont paru décousus, sans sincère ligne directrice.
Parfois, il m’est arrivé de me questionner sur les véritables objectifs d’une telle biographie. Pourquoi l’autrice (Transsexuelle) Abraham Josephine Riesman, a-t-elle écrit cet ouvrage alors que, de son propre aveu, nous dit ne plus suivre le produit depuis l’âge de 7 ans ? Il est vrai que le personnage en vaut la peine, mais pour vrai, à part nous rappeler que McMahon est un républicain, qu’il trempe dans la politique américaine et est soutenu par ses amis du pouvoir : Rick Santorum (sénateur de la Pennsylvanie) et Donald Trump (ex-Président américain), la raison est ténue. On a l’impression qu’il s’agit d’une vengeance contre les dictats du pouvoir républicain. Une ode à « voyez-vous comme ils sont mauvais » en prenant comme exemple des preuves d’adultères et une culture de l’homophobie et du machisme au sein de la compagnie de McMahon... D'où, à mon avis, le sous-titre and the unmaking of America, une Amérique à laquelle elle ne s'identifie pas.
L’un des arguments qui m’ont fait regretter ma lecture est qu’elle n’utilise que les côtés sombres de son sujet. En effet, elle s’étend sur les propos racistes des vedettes (Hogan, Ultimate Warrior), des problèmes de consommation, des fêtes arrosées, des morts au sein des artistes, des commentaires sexistes, des blagues homophobes et d’un procès.
Même si les procès font partie de la carrière de Vince et Linda McMahon : celui de Tom Cole, un adolescent-monteur d’arène qui avait accusé des employés de la WWF d'agression sexuelle, prend plus de place que la poursuite du World Wildlife Fund et le scandale des stéroïdes… On voit où sont les intérêts de l’autrice.
Une autre raison qui m’a fait sourciller est qu’elle utilise les promos des lutteurs comme des faits. Elle va même jusqu’à retranscrire textuellement le segment en entier… L’autrice ne sait donc pas qu'un spectacle de lutte est scénarisé ? Que les propos représentent les mœurs et la culture de l’époque? Bien des choses ont changé pour les femmes depuis les années 1980...
Bref, je n’ai pas apprécié cette biographie qui manque de recul et d’objectivité. Peut-être que les textes de Michael Essany, Gleen Burton et les autres sont meilleurs…
Disons que pour l’instant, cela m’a enlevé le gout d’en lire d’autres...
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RIESMAN, Abraham Josephine. The RingMaster, the unmaking of america, New York, Atria, 452 pages.
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